Le 25 juin dernier, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) a publié son rapport annuel sur l’état d’internet en France. Cette publication est l’occasion de faire le point sur des sujets comme la qualité du réseau, la neutralité d’internet ou encore les défis environnementaux du numérique. Mais ce rapport a aussi permis de revenir sur un sujet sur lequel Sewan a déjà pris la parole, à savoir la transition vers l’IPV6.
L’IPv4 et l’IPv6, pour Internet Protocol version 4 ou version 6, sont des protocoles utilisés sur internet pour permettre d’identifier chaque terminal sur le réseau (ordinateur, téléphone, serveur, etc.). La pénurie d’IPv4 a été annoncée il y a plusieurs années déjà. La transition vers IPv6 est aujourd’hui inéluctable. Pourtant, comme le fait remarquer l’Arcep, à peine 27% des sites web les plus visités en France sont aujourd’hui accessibles en IPv6.
Un épuisement progressif des adresses IPv4
« Le protocole IPv4, utilisé sur internet depuis 1983, offre un espace d’adressage de près de 4,3 milliards d’adresses IPv4. Or le succès d’internet, la diversité des usages et la multiplication des objets connectés ont eu comme conséquence directe l’épuisement progressif des adresses IPv4, certaines régions du monde étant touchées plus que d’autres. Les quatre principaux opérateurs français ont déjà affecté plus de 90 % des adresses IPv4 qu’ils possèdent, à fin juin 2019 », explique l’Arcep dans son rapport 2020.
Dans son édition 2019, le rapport de l’Arcep prévoyait un épuisement du stock d’adresses IPv4 effectif vers la fin du second trimestre de 2020. Il s’avère que le rythme des acquisitions des derniers blocs d’IPv4 s’est accéléré et l’épuisement des adresses IPv4 s’est produit fin 2019. Au 25 novembre 2019, le RIPE NCC (le registre régional qui alloue les adresses IP pour l'Europe et le Moyen-Orient) a en effet annoncé la pénurie d’IPv4, après avoir effectué l’attribution du dernier /22 IPv4 à partir des dernières adresses restantes.
Dans une tribune publiée fin 2019, Alexis de Goriainoff, CEO de Sewan, rappelait que deux catégories d’acteurs étaient concernées par cette transition :
☑️ Les opérateurs historiques (Orange, SFR Verizon, AT&T, etc.…), qui disposent d’un stock colossal d'IPv4, et pour lesquels les besoins en nouvelles adresses IP sont faibles
☑️ Les opérateurs alternatifs (comme Sewan) qui subissent la pénurie. Depuis quelques années, le RIPE réservait des blocs d’IPv4pour les nouveaux opérateurs entrants mais cette époque est révolue, il n’y en a plus.
IPv6 : la France en progression
Dans son rapport annuel, l’Arcep propose un baromètre de la transition vers IPv6 qui donne un aperçu de l’état du déploiement d’IPv6 en France pour les différentes parties prenantes impliquées. « Les résultats confirment la progression du taux d’utilisation d’IPv6 en France qui est de plus de 38 % en mars 2020. La France qui se situait l’année dernière à la moyenne du classement européen, se situe aujourd’hui en quatrième position derrière la Belgique, l’Allemagne et la Grèce en termes d’utilisation d’IPv6. Le baromètre montre en détail l’état de la transition au niveau de chaque acteur de l’écosystème », explique l’Arcep.
Sur le réseau mobile, l’Arcep s’inquiète du retard dans le déploiement d’IPv6 et invite les opérateurs à prendre les mesures nécessaires pour faire face à la pénurie d’IPv4. Quant au réseau fixe, l’Arcep constate des progrès chez les opérateurs tout en les encourageant à poursuivre leurs efforts. « Les hébergeurs de sites web représentent encore l’un des principaux goulots d’étranglement dans la migration vers IPv6 », note l’Autorité de régulation.
Le taux de sites disponibles en IPv6 est uniquement de 15,5 % lorsque l’on considère les 3,5 millions de sites web en .fr notamment. Ce pourcentage est en augmentation depuis 2015, mais le rythme de cette évolution semble loin de pouvoir permettre une transition complète dans les prochaines années.
Sewan, IPv6 ready depuis des années, vous accompagne
Sewan est depuis de nombreuses années IPv6 ready, et prend en compte l'IPv6 dans le développement de l'ensemble de ses infrastructures et de ses services : une IPv6 est systématiquement affectée en plus de l’IPv4 que ce soit pour les accès internet ou pour les serveurs hébergés.